L’affaire du mur de la Marsa – 1960

L’affaire du mur de la Marsa – 1960

« Notre Histoire »

 

Nous avons d’abord subi cette affaire du mur de La Marsa, un incident connu et dont les effets se sont répercutés jusqu’au mur de notre ambassade à Paris. Il s’agissait de « mordre » sur le mur d’enceinte de la Résidence de l’ambassadeur de France afin d’ouvrir une rue pour remplacer un chemin vicinal, sinueux et impraticable ; l’idée datait de 1928 du temps du Résident général Lucien Saint, qui, suivi en cela par ses successeurs et impraticable ;  l’idée datait de 1928 du temps du Résident général Lucien Saint, qui, suivi en cela par ses successeurs Marcel Peyrouton et Armoand Guillon, n’avait pas donné suite à ce projet concocté par le Maire (français) de La Marsa de l’époque. C’était donc à l’origine un projet français. Avant de quitter Tunis, Georges Gorse, prédécesseur de l’ambassadeur Marc Boegner, avait donné son accord à une nouvelle requête de la municipalité de La Marsa, mais nous n’avions pas pris la précaution de la consigner dans un document officiel. Les travaux avaient déjà été entamés quand l’affaire est montrée à Paris, du fait –hélas- de « l’arrogance » du nouvel ambassadeur.

Quant à moi, j’ai eu droit à un intermède cocasse : un jour que je revenais de l’aéroport où j’avais accompagné Hédi Nouira qui repartait pour Tunis, je rentrai rue Barbet-de-Jouy, siège de notre ambassade dans le 7è arrondissement de Paris, pour découvrir que l’on creusait des fossés devant les deux portes cochères, les n°25 et n°27, m’interdisant l’accès de notre ambassade. Je m’informa que l’on cherchait une fuite de gaz survenue rue Chanaleilles, à 70m de là ! Alors, au lieu de protester, j’ai téléphoné à Carmen Tessier, la « commère » de France-Soir pour lui dire : « Venez donc faire un tour devant chez moi pour vous amuser : vous verrez que l’on cherche une fuite de gaz devant mes deux portes cochère » et je téléphone à une autre amie, Danièle Boetsch de l’Agence France-Presse. Les deux dames qui se sont fort étonnées au téléphone passent devant l’ambassade. L’une d’elle m’interpella car j’étais devant la porte : « Avez-vous quelque chose à déclarer ? » Je répondis que je n’avais rien à déclarer, que je ne faisais pas dans le « cloche-merle ! ». C’est tout ce que j’ai dit. Le lendemain, toute la presse française s’est faite l’écho goguenard de l’affaire. Il m’est parvenu que le ministre Couve de Murville avait piqué une grande colère lorsqu’il apprit que c’était un membre du Cabinet du Premier ministre Michel Debré qui avait pris cette initiative pour remettre les pendules à l’heure, et exercer comme un droit de réciprocité ; inédit dans les annales diplomatiques. Ce n’était pas fait pour graisser les rouages de nos relations surtout qu’à Matignon, on apprécia peu mon sens de l’humour, d’autant plus que le Canard enchaîné avait titré « Cloche-merle diplomatique ! ».

 

 

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