De Gaulle lâche le Sahara
…Non à cette exigence formulée d’emblée par la délégation d’en face : l’algérianté de Sahara. Assuré que l’ensemble de l’affaire était une question de Droits de l’homme (d’où le principe d’autodétermination) et non de possession de terres et de richesses, il estimait que ce désert était à ceux qui l’avaient bonifié – les découvreurs de pétrole -, et qu’ici la question de souveraineté serait transcendée par celle de l’exploitation en commun. Comptant y convier les Etats riverains (Maroc, Tunisie, Tchad, Niger, Mali) sur lesquels il avait plus ou moins barre, il espérait déboucher sur une manière de condominium arbitré par la France.
Aucune convergence néanmoins ne s’est alors manifestée entre ces intérêts et les aspirations des « riverains ». A Rabat et à Tunis, les arrière-pensées sont fortes.
… « Quoi qu’on en ait dit, nous confiait en 1984 Michel Debré, ce n’est pas sur le thème de l’indépendance de l’Algérie que je me suis trouvé en désaccord provisoire avec le général de Gaulle : c’est à propos du Sahara, où ne se posait pas le problème de décolonisation, faute de population. Nous pouvions, en droit et en fait, conserver le Sahara sue nous avions « inventé ». Le général en a décidé autrement. C’est alors que, lui gardant toute ma fidélité, j’ai décidé de reprendre ma liberté… »
A cette époque, le fond de l’affaire n’était plus pour lui, on l’a vu, la souveraineté sur le Sahara, mais l’assurance de pouvoir y poursuivre, à Reggane, de longues années encore, les expériences nucléaires. Et aussi de garder la disposition de la base de Mers-el-Kébir. « Combien de temps ? », lui demandent.
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