Fin de la monarchie

Fin de la monarchie

Fayçal Cherif, 25 juillet 2013

 

..La rébellion youssefiste s’est nettement intensifiée dans le sud et le sud-ouest tunisien. Le 31 mars, Mongi Slim, invoquant l’imminence d’une action youssefiste généralisée, aurait fait distribuer aux militants de son parti, à Tunis, 270 armes stockées jusque-là dans certains locaux du néo-destour ; des distributions auraient été ordonnées le 1er avril à l’intérieur du pays.

…Malgré les conseils de Bahi Ladgham à Bourguiba de ménager le monarque, en l’occurrence Lamine Bey, en lui octroyant des titres pompeux tels que «Roi de la Tunisie», Habib Bourguiba refusa, pensant qu’avec la demande de Chedly Bey de soustraire à la compétence de l’Assemblée constituante les sujets touchant à la famille régnante, aux Habous, à la Grande Mosquée, il ne pouvait y avoir de concession supplémentaire. Il faut dire aussi que Bourguiba ne pardonna jamais les fréquentes visites en grande pompe de Salah Ben Youssef au palais Beylical ; il y voyait justement un complot qui se tramait par une éventuelle alliance entre le Bey, les zeitouniens et les youssefistes.

…Ainsi et par un deuxième décret du 31 mai 1956 : «Tous les privilèges, exonérations, ou immunités de quelque nature que ce soit jusque-là reconnus aux membres de la famille beylicale sont supprimés». Le même jour, la Jamia des Habous, créée en 1874 et tous ses biens sont alignés à l’État et se voit simplement dissoute : un coup dur pour la Grande Mosquée de la Zitouna et la monarchie husseinite. La «liste civile» qui comprend les dépenses de la monarchie husseinite fut amputée de 80%.

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