Bourguiba entre en scène
…Abordant la question algérienne, Bourguiba a clairement indiqué qu’il entendait obtenir au bénéfice de la Tunisie une révision des frontières du Sahara. Sur l’un et l’autre point, de Gaulle a refusé de le suivre, reprenant l’idée que le sort du sol et du sous-sol saharien sera réglé après l’indépendance de l’Algérie par un accord associant tous les Etats dits « riverains » (Tunisie, Maroc, Niger, Mali, Tchad), plus la France. Mais les deux présidents se sont trouvés d’accord pour « constater les possibilités et l’espoir » qui existent désormais d’une solution en Algérie.
…Le Sahara, le général de Gaulle l’a exclu de la négociation dès le discours du 16 septembre 1959 qui lui avait donné le branle. Sa position de départ est celle-ci : la France doit « garder la disposition des gisements de pétrole que nous avons mis en œuvre et celle des bases d’expérimentation de nos bombes et de nos fusées ». A cet effet, « nous sommes en mesure, quoi qu’il arrive, de rester au Sahara, quitte à instituer l’autonomie de ce vide immense ».
… « Au Xe siècle, les Fatimides (dynastie d’origine tunisienne, qui régna sur le Maghreb est su l’Egypte) avaient poussé jusqu’au Tafilalet… », soutientBoumendjel.
…C’est qu’une nouvelle dimension du problème vient d’apparaître : l’entrée en scène d’Habib Bourguiba qui, exigeant d’une part de la France qu’elle évacue la base de Bizerte, réclame également une révision de frontière entre le Sahara et la Tunisie, touchant notamment une zone pétrolifère, celle dite « de la borne 233 ».
Selon le chef de l’Etat tunisien, c’est l’administration coloniale qui a rectifié, au bénéficie de l’Algérie « française », une délimitation territoriale auparavant plus favorable à la Régence tunisienne.
…Certes, au projet français d’exploitation commune du Sahara par les « Etats riverains », le FLN vient de donner un coup de frein : son représentant, Yazid, a obtenu que le Mali s’en désolidarise et se rallie à la thèse du Sahara algérien. Mais le Maroc – dont les arrière-pensées sont autrement ambitieuses – reste sur la réserve, et l’on a vu que la Tunisie joue, sans ménagement vis-à-vis du GPRA, sa propre carte.
…Sur les problèmes sahariens, une discussion concrète s’amorce le 26. On parle de l’exploitation du gaz et du pétrole de la poursuite des essais nucléaires, ect. Mais Francis et Krim, à l’issue d’une suspension de séance, déclarent qu’ne discussion économique ne peut s’engager tant que la souveraineté algérienne sur le territoire n’est pas reconnue.
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