Le complot médical
…Mes présomptions qui portaient surtout sur Zine El Abidine Ben Ali ne cessèrent de se confirmer. Rappelons brièvement son itinéraire : de retour en Tunisie en 1958, après une formation accélérée en France[1] et un stage aux USA pour acquérir une spécialisation dans les renseignements, Zine El Abidine Ben Ali est chargé par Bahi Ladgham, secrétaire d’Etat à la Présidence et à la Défense nationale, et organiser le service de sécurité militaire de la jeune armée tunisienne ». Le 12 janvie 1974, il est désigné comme chef de 2ème bureau de l’éphémère union tunisio-libyenne, la République arabe islamique. A la suite de l’échec de cette union, il est éloigné, en tant qu’attaché militaire, à Rabat. Là, il fait la connaissance d’un agent des renseignements américains, William Baker Cariton, qui exerçait les fonctions d’attaché politique à l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique. En 1977, Hédi Nouira, à la demande de Abdallah Farhat, le rappelle pour lui confier la Sûreté nationale qu’il dirige de décembre 1977 à avril 1980 et où il se distingue, en janvier 1978, par les méthodes de répression contre les syndicalistes lors de la grève générale et des émeutes qui ont suivie. En 1979, W.B.Carition est muté à Tunis en tant que chef de la section économique à l’ambassade des Etats-Unis.
Après l’attaque de Gafsa par un commando de Tunisiens, le 27 janvier 1980, il est nouveau éloigné, à Varsovie, avec le titre, cette fois, d’ambassadeur. Au lendemain des émeutes du pain, à la demande de Mezri Chkir, Mohamed Mzali est secrétaire d’Etat à l’intérieur. Une année plus tard, le 23 octobre 1985, il est nommé ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Sécurité nationale. Le 28 avril 1986, Ben Ali est nommé ministre de l’Intérieur. Cinq mois plus tard, il est premier ministre, et aubout d’un mois, il devient président de la république.
Outre son alliance avec Hédi Baccouche, sa mainmise sur l’information, et la confiance que lui manifestait Mzali, deux facteurs ont certainement beaucoup joué : sa façon de se présenter au Président comme «celui qui lui dit tout et ne lui cache rien», l’effacement de Rachid Sfar et le soutien inconditionnel de Saïda Sassi. Certains considèrent qu’il entretenait des relations avec les services de renseignement américains, la CIA. Les seules indications en ce sens sont signalées dans l’ouvrage de Saïd Al-Jazaïri. Je dois cependant reconnaître qu’il existe quelques présomptions en faveur de ces rumeurs :
Le tandem Ben Ali-Baccouche avait donc le soutien total du chef du gouvernement. En même temps, les liens de Ben Ali avec Saïda Sassi ne cessaient de se consolider. Au cours de nos veillées avec le Président, Saïda Sassi, depuis plusieurs mois déjà, faisait un panégyrique dithyrambique de Ben Ali. Après avoir passé le journée auprès de lui, au ministère de l’Intérieur, elle arrivait avant le dîner, les mains tendues, se jetait au cou de son onc le, l’embrassait, le félicitait de ravoir choisi comme ministre de l’intérieur, lui racontait comment il s’adonnait en personne à la poursuite des intégristes, louant son énergie, son dynamisme, son dévouement, sa compétence, sa loyauté, son attachement à Bourguiba… Pour mieux toucher la fibre sensible du Président, très attaché à sa ville natale, elle racontait que Ben Ali avait été circoncis à Monastir. Elle lui montrait des photos du temps où Ben Ali était militaire en garnison dans le Sud tunisien. Elle lui répétait tous les soirs : «C’est lui qui garantira ta sécurité dans ta vieillesse. Il est la gratification que Dieu t’envoie pour te récompenser de tous les sacrifices que tu as consentis pour la Tunisie. Un compte-rendu plein d’éloges sur le programme de la journée du ministre de l’intérieur dans sa poursuite des intégristes, entrecoupé de quelques plaisanteries et d’éclats de rire, se poursuivait au cours du dîner et souvent pendant la soirée.
En contre partie, Zine El Abidine Ben Ali répondait à tous les caprices de Saïda : ouverture de boîtes de jeux, billets de voyage en France, prises en charges diverses pour elle et ses enfants, facilités douanières, simplification des démarches administratives… Le matraquage du Président en faveur de Ben Ali était assorti de critiques directes ou indirectes envers toutes les personnes capables d’entraver son action : après Allala Laouiti puis Bourguiba Jr, ce furent Wassila et Mohamed Mzali.
… Avec l’aide de Hédi Baccouche et de Abderrazak El Kéfi, il avait su tirer parti des rivalités des clans dans la course à la succession. Avec laide de Saïda Sassi, il avait réussi à isoler le Président de toutes les personnes qui auraient risqué d’entraver son action. Il avait manœuvré habilement, pour renforcer sa position au sein du gouvernement en se montrant obséquieux devant le Président. Il a disposé d’atouts majeurs tels l’effacement, si ce n’est la complicité du premier ministre, Rachid Sfar, la fausse propagande menée par le ministre de l’information, d’investissement du PSD, la mise en place de responsables qui lui étaient dévoués et obtenu l’aval du ministre de la Défense Nationale, Slaheddine Bali.
…Il est permis de penser que, pour éviter une réaction hostile de l’Algérie, telle celle manifesté par Boumediene à l’occasion de l’union tuniso-libyenne avortée de 1974, Ben Ali avait pris la précaution, par l’intermédiaire de son ancien collègue algérien, Hédi Khedhiri, d’obtenir l’assentiment du gouvernement algérien avant l’exécution son coup d’état. D’ailleurs, aux premières heures du samedi 7 novembre, le premier ambassadeur appelé téléphoniquement par Hédi Baccouche, nouveau ministre, pour annoncer la nouvelle de la déposition de Bourguiba fut l’ambassadeur d’Algérie.
[1] Dans son article « le défi de la réforme » paru dans Tunisie : la politique économique de la réforme, ouvrage dirigé par William Zartman imprimé en Tunisie en mars 1995 par Alif, Edition de la Méditerranée, Susan Waltz rapporte : « En 1956, Zine El Abidine Ben Ali fut choisi parmi vingt tunisiens pour être formé à l’Académie militaire de Saint-Cyr, en France arrangement qui avait été négocié au moment de l’indépendance dans le but de fournir un corps d’officiers à la jeune armée tunisienne. Toutefois, la candidature de Ben Ali fut rejetée par les chefs locaux de sa ville natale d’Hammam Sousse qui prétendaient que la famille de Ben Ali avait collaboré avec les Français pendant la lutte pour l’indépendance. Hédi Baccouche, alors à l’époque dirigeant régional du Néo-destour, s’établit lui-même comme patron en défendant le jeune Ben Ali et en soutenant sa nomination» (p.49) (Huxley 1989). Je précise à ce sujet qu’un militant de Ksar Hellal m’a confirmé l’exactitude de l’assertion de Susan Waltz.
La destitution
Par Dr. Amor Chedli
Pour essayer de légaliser son acte, Ben Ali a fait un certificat médical signé par sept médecins réquisitionnés en pleine nuit par le procureur de la république, Hachemi Zammal, celui-là même qui avait présidé le procès des intégristes, deux mois auparavant. Quatre de ces médecins n’avaient eu aucun contact avec Bourguiba depuis plusieurs années. Il s’agit de Ezzedine Gueddiche, Mohamed Gueddiche, Sadok Ouahchi et Abdelaziz Annabi. Comment, sans avoir vu ni examiné un patient depuis si longtemps, ces quatre signataires ont-ils pu « constater », le 7 novembre 1987, « après concertation, discussion dévaluation, que son état de santé ne lui permet plus d’exercer les fonctions inhérentes à sa charge » ? Les trois autres – le cardiologue Mohamed Ben Ismaïl, le gastro-entérologue Hachemi El Garoui et le pneumo-phtisiologue Amara Zaïmi – qui rendaient visite au Président une fois par semaine ou à sa demande ont, sans examen préalable, apposé leur signature à côté de celles des quatre premiers, sur ce certificat rédigé de la main du psychiatre Ezzedine Gueddiche. Si donc ces consultants en cardiologie, en gastro-entérologie et en pneumo-phtisiologie ont, le 7 novembre 1987, estimé que « l’état de santé de Bourguiba ne lui permet plus d’exercer les fonctions inhérentes à sa charge », l’épreuve du temps a démontré qu’ils se sont trompés puisque, plus de dix ans après rétablissement de ce certificat, le Président a continué à bien se porter, sans se plaindre ni de son cœur, ni de son tube digestif, ni de ces poumons. Il est surtout essentiel de souligner que ce certificat n’a été signé par aucun des deux médecins personnels du Président Bourguiba, Ahmed Kaâbi qui assuré cette fonction de 1970 à 1978 et moi-même.
« Un coup d’état peut en cacher un autre »
Réponse du Pr Amor Chadli à M. Viencent Geisser
Votre publication du 5 novembre 2014 sur facebook
Dans votre publication, vous confirmez que Rached Ganouchi et Abdelfatah Mourou étaient parfaitement au courant du projet du coup d’Etat du 7 novembre 1987 et qu’ils ont même donné leur feu vert ».
Rached Ghanouchi lui-même reconnait l’existence de ces manipulations. En 1991, réfutant l’accusation d’un complot fomenté par Ennahdah, il déclarait : « Complot islamiste, annonce-t-on, alors que nous assistons à un scénario qui rappelle, toutes conditions égales par ailleurs, celui qui a permis l’éviction de Bourguiba en 1987. C’était Ben Ali poussait à la répression à cette époque pour garantir le maximum du succès à son putsch » (Le Monde du 24 mais 1991).
La vérité est que Bourguiba ne s’est jamais acharné contre les islamistes, il n’a jamais poussé à la sévérité et encore moins exigé la peine capitale. Il s’en est tenu à la décision de la justice. Il avait invité des observateurs internationaux au procès des islamistes des 27 août 27 septembre 1987 et l’avait ouvert aux journalistes tunisiens et étrangers afin d’en garantir la transparence. En 1984, il avait gracié Rached Ghanouchi, Abdelfatah Mourou, Salah Karkar, Mohamed Trabelsi, Mohamed Salah Boughanmi,… condamnés en 1981 à 10 ans de travaux forcés.
Rachid Sfar le reconnaît « Le gouvernement tunisien a fait son strict devoir pour protéger l’immense majorité des Tunisiens et des Tunisiennes contre la barbarie et contre la violence qu’a commencé à engager le mouvement islamiste… Nous avons été contraints d’arrêter les responsables et de les traduire devant la justice. Quand nous avons eu des preuves de leur collusion avec une puissance étrangère, l’Iran, il était de notre devoir d’informer la justice ». (Radio Voix de l’Allemagne, Cologne, 17 septembre 1987).
…Les indices qui plaident en faveur de la collusion entre Ben Ali et les islamistes sont devenus patents lors du procès des 27 août 27 septembre 1987. Rappelons les faits :
Sur les 90 accusés, 37 ont été jugés par contumace dont les 10 condamnés à 20 ans de travaux forcés. Sur les deux condamnés aux travaux forcés à perpétuité, seul Rached Gahnouchi était en état d’arrestation. Sur les 7 condamnés à la peine capitale, 5 (Ali Larrayedh, Hamadi Jebali, Salah Karkar, Abdelmajid Mili, Fethi Maatoug) ont été jugés par contumace (L’Action du 27 septembre 1987, P. 1 et 5), alors qu’ils se trouvaient à Tunis. « Ali Laraaydh a reçu deux journalistes français venus, début septembre, l’interviewer dans une cachette de la banlieue de Tunis » (Jeune Afrique n°1395 du 30 septembre 1987, p32). « Des dirigeants aussi importants que Salah Karkar, Hamadi Jebali et Ali Laraayedh se trouvent toujours à Tunis où ils se cachent dans une clandestinité pas toujours aussi opaque que l’on pourrait imaginer » (Jeune Afrique n°1396 du 7 octobre 1987, p18). Et Hamadi Jebali de préciser « Sachez qu’en tant qu’ancien militant condamné à mort, je me promenais en plein centre-ville et prenais mes repas dans un restaurant mitoyen du ministère de l’intérieur » (La Presse de Tunisie du 28 mars 2012).
…Ben Ali revenait à la charge auprès de Président en l’informant quotidiennement de la saisie de documents accablants, de preuves irréfutables de la collusion des islamistes avec l’Iran, des rafales de police ayant permis la capture des condamnés par contumace en septembre,… jusqu’au jour où le Président finit par lui dire : « S’il existe des preuves évidentes, il conviendrait de les présenter à la justice qui seule est qualifiée pour trancher ». Depuis, la rumeur publique s’est saisi de la nouvelle de l’ouverture d’un nouveau procès, accusant Bourguiba de l’avoir exigé et d’en avoir fixé la date avant la fin de l’année.
…C’est là, à mon avis, la véritable raison qui a motivé la destitution de Bourguiba le 7 novembre 1987. Ainsi, le projet de coup d’Etat des islamistes du 8 novembre 1987 ne serait qu’un scénario conçu par Ben Ali pour détourner l’attention sur le sommet d’Amman. Il lui était d’autant plus loisible d’obtenir l’assentiment des dirigeants islamistes présents à Tunis lors du procès du 27 août 27 septembre 1987 (Hamadi Jebali et Salah Karkar condamnés à mort par contumace lors de ce procès n’ont quitté Tunis que le 26 octobre 1987, (African Manager du 21 avril 2014) que ces dirigeants savaient parfaitement que leur mouvement était faible et ne disposait pas des moyens qui leur auraient permis de réussir un coup d’Etat. Leur profil bas sous la présidence intérimaire de Ben Ali, de 1987 à 1989, en constitue une excellente preuve.
Le Pr. Amor Chadli répond au Dr Ezzedine Gueddiche
qui prétend que Bourguiba étaient malade depuis 1945
Si l’on veut revenir sur la question de la santé de Bourguiba, 27 ans après qu’il ait quitté le pouvoir et 15 ans après son décès, il faudrait pour être crédible, se baser sur des faits concrets, tels que les attestations des personnalités médicales qui l’avaient examiné et non sur des déclarations gratuites.
… II est également possible de consulter les personnes avec lesquelles le Président avait été en rapport étroit et leur demander s’ils avaient constaté de l’incohérence dans son comportement ou dans ses paroles…
En ce qui me concerne, en dehors des périodes où Bourguiba avait été intoxiqué par une médication inadaptée à son besoin de sommeil, ou celles, passagères, où il se plaignait de douleurs dentaires ou de sa main, je n’ai jamais remarqué un trouble quelconque ou une anomalie dans son comportement ou dans ses propos. J’estime, d’ailleurs, que s’il a survécu en bonne santé pendant plus de trente ans après ses deux affections cardiaque et hépatique, il le doit à sa grande résistance physique.
Il me paraît également important de rappeler certains témoignages dignes de foi, tel celui du premier ministre français Raymond Barre qui, à la suite des informations contradictoires qui parvenaient de Tunis au lendemain du 7 novembre 1987, a déclaré que lors de sa récente entrevue avec le Président, celui-ci avait « sa pleine lucidité ». Ou le témoignage de l’ancien premier ministre Bahi Ladgham qui, après sa visite en 1989, a déclaré : « II n’a pas changé depuis notre dernière rencontre en 1986. J’ai même l’impression gué ses défauts d’élocution ont disparu ». Ou encore celles des personnalités tunisiennes et étrangères qui ont été autorisées à lui rendre visite pendant sa captivité en résidence surveillée, de 1987 à sa mort en l’an 2000. Ces témoignages figurent dans les journaux de l’époque.
Aujourd’hui, beaucoup d’acteurs politiques et de chefs de parti se réfèrent aux options du Néo-Destour et au bourguibisme pour retrouver la voie de la bonne gouvernance. Dans le même temps certaines personnes qui n’ont pas ou peu côtoyé le Président prétendent qu’il était malade. C’est une constante de notre époque. Dès qu’une personne s’impose par sa notoriété ou son talent politique, les rumeurs sur sa santé, ses mœurs ou son passé se multiplient et trouvent partout des oreilles complaisantes. « L’homme est ainsi fait, les fictions l’impressionnent plus que la réalité », disait Erasme, l’écrivain humaniste hollandais du 16e siècle. D’ailleurs, pour certains psychiatres, Victor Hugo, John Kennedy, Hector Berlioz, Honoré de Balzac, Winston Churchill et beaucoup d’autres souffraient de troubles bipolaires. Ces mêmes psychiatres reconnaissent également qu’il n’existe pas, comme c’est le cas pour d’autres maladies, de tests sanguins ou d’autres examens qui permettent le diagnostic de cette affection avec certitude.
Peut-on considérer que «l’état de santé du Président ne lui permettait pas d’exercer les fonctions inhérentes à sa charge », lorsque, en 1985, à la suite du bombardement de Hammam Chott par Israël et l’aval de l’Amérique qui estimait qu’Israël avait le droit de se défendre, il a convoqué l’ambassadeur d’Amérique pour lui signifier que si son pays opposait son veto à la plainte de la Tunisie au Conseil de Sécurité, il romprait ses relations avec l’Amérique ? Pour la première et l’unique fois, Israël a été condamnée par les Nations Unies.
Peut-on considérer que « / ‘état de santé du Président ne lui permettait pas d’exercer les fonctions inhérentes à sa charge », lorsqu’en octobre 1987, il a chargé son Ministre des Affaires étrangères qui devait le représenter au sommet des chefs d’États arabes à Amman, le 8 novembre 1987, de s’opposer à l’admission de l’Egypte au sein de la Ligue arabe tant que le drapeau d’Israël flotterait sur le Caire. La décision de Bourguiba aurait mis Israël en difficulté, au milieu d’un monde arabe hostile, ce que ni Israël, ni son principal allié, l’Amérique, ne pouvait accepter. Aussi, la veille de la réunion du sommet d’Amman, c’est-à-dire le 7 novembre 1987, Ben Ali accaparait le pouvoir et dépêchait un nouveau ministre des Affaires étrangères qui s’aligna sur la position des autres pays arabes. Du coup, l’Egypte retrouvait sa place au sein de la Ligue arabe, laquelle quittait son siège à Tunis pour se réinstaller au Caire.
Il me revient qu’on est allé jusqu’à prétendre que j’avais caché la vérité sur l’état de santé du Président. Il faut être naïf ou mal intentionné pour avancer de tels propos, étant donné que le Président était un personnage public qui recevait quotidiennement, jusqu’à la veille du coup d’Etat, les membres du gouvernement, les membres du parti et des visiteurs et que tout ce qui le touchait s’étalait au grand jour.
Il est tout de même paradoxal de voir quelqu’un, accuser d’avoir été malade depuis 1945, le maître d’œuvre de la lutte pour la libération, l’homme qui a fait de l’instruction et de l’éducation de tous et de toutes le facteur du progrès et du rayonnement du pays. Une telle accusation, faite par un médecin qui, n’a été associé à l’équipe médicale du Président que pendant 9 jours, soit du 27 mars au 4 avril 1979, et qui, sans même l’avoir examiné le 7 novembre 1987, s’est permis déjuger « que son état de santé ne lui permettait pas d’exercer les fonctions inhérentes à sa charge » est, pour le moins, contraire à toute éthique médicale.
La désinformation
Amor Chadli
« BOURGUIBA tel que je l’ai connu »
Connivences régime iranien/khomeynistes tunisienne
La stratégie à adopter devra viser à informer les citoyens et à les sensibiliser aux périls du khomeinisme dans ses manifestations locales de manière à réaction populaire de rejet et à les impliquer dans la lutte contre cette menace. II s’agit de montrer que le danger khomeiniste tel qu’il se manifeste dans notre pays n’est pas seulement l’affaire du régime en place mais qu’il touche la société entière, menacée dans ses fondements, ses choix, ses acquis et ses idéaux…
Le but de cette stratégie est de :
Mettre à nu les conviennes et intelligences de toutes sortes entre le régime iranien et les activités religieuse tunisienne et enlever à ces derniers toute assise nationaliste et utiliser désormais les termes « khomeniste » et « khomeinisme » au lieu et place de « Islamiste » et « tendance islamique ».
Dissuader les simples sympathisants et les éventuels « suiveurs » et éviter ainsi que tout amalgame entre pratique religieuse et activisme politique khomeiniste.
Mobiliser l’ensemble du peuple tunisien autour d’un seul mot d’ordre combattre le péril khomeiniste et sauvegarder la configuration authentiquement musulmane et moderne de la société tunisienne.
Or, il a été établi, aujourd’hui, qu’un tournant vient d’être pris par ces groupes de manière clandestine d’abord, puis de plus en plus ouverte sous la forme d’une escalade prônant un affrontement direct avec le régime par la violence aux fins de préparer dans le pays un climat pré-insurrectionnel.
Le mouvement khomeiniste en Tunisie est structuré et organisé de manière à pouvoir opérer dans la clandestinité en groupes terroristes menant des actions d’endoctrinement et de déstabilisation et visant à instaurer l’anarchie.
Au niveau des objectifs dévoilés :
Leur objectif est de mettre sur pied en Tunisie des noyaux révolutionnaires sur le modèle iranien usant de la lutte armée pour renverser le régime en place et lui substituer un Etat de type théocratique moyenâgeux.
Ainsi, l’un da leurs dirigeants (Rached Channouochi) déclarait en juin 1981 qu’il » ne saurait y avoir de distinction entre la religion et la politique.
L’élément féminin est également considéré comme un terrain privilégié au niveau de l’enrôlement.
Les recrues sont soumises à une préparation religieuse, psychologique et idéologique, de manière graduelle.
Dans une seconde étape, les recrues les plus « assidues » et les plus « réceptives » font l’objet d’un encadrement particulier qui a pour but de les transformer en éléments actifs susceptibles de grossir les rangs des groupes opérationnels.
Il a été établi que l’ambassade iranienne à Tunis est devenue une courroie de transmission entre la révolution iranienne et les éléments du mouvement Khomeinite en Tunisie. De même, cette ambassade s’est transformée en un centre actif œuvrant à exporter la révolution Khomsiniste vers notre pays en recrutant les extrémistes de tout bord afin d’y propager les thèses de Khomeiny.
L’Iran n’a cessé d’octroyer des fonds à des éléments d’obédience khomeiniste tant en Tunisie qu’à l’étranger (cas do Habib total, Facsimilé attestation de virement).
Pour toutes ces raisons, le gouvernement tunisien a pris la décision de rompre nos relations avec l’Iran dont l’ambassade à Tunis a dévié de sa mission naturelle ainsi que des règles diplomatiques et s’est transforme en une base d’où ont été lancées des actions susceptibles de porter atteinte à l’ordre public dans le pays.